Dans une décision publiée mercredi, la Défenseure des droits s’inquiète de « la dégradation de plus en plus préoccupante de la protection de l’enfance » en France. Tous les jeunes sont concernés par de « lourdes défaillances » du système, et les mineurs isolés étrangers ne font pas exception. Ils réclament depuis des années à l’État une prise en charge plus digne pour sortir de la rue.
Accroître le soutien financier aux départements, recruter davantage d’assistants sociaux en milieu scolaire, renforcer les moyens de la justice : Claire Hédon, la Défenseure des droits, interpelle l’État, dans une décision publiée mercredi 29 janvier Elle le presse d’agir face aux « lourdes défaillances » observées dans la protection de l’enfance : maltraitance, refus de prise en charge, placements dans des lieux non autorisés par la loi… Les griefs sont nombreux. Parmi eux, celui de la question des mineurs étrangers, point de crispation régulière entre l’État et les départements.
Dans sa décision, la Défenseure des droits appelle ces derniers à procéder à des ajustements pour « redresser » la situation : au niveau départemental, surtout, elle incite à améliorer les dispositifs d’accueil provisoire en se mettant davantage « en lien avec les préfectures » – et donc l’État. Pour rappel, depuis 2013, dans le cadre de leur mission de protection de l’enfance, ce sont les départements qui ont la responsabilité de l’accueil, l’évaluation, l’hébergement et la prise en charge des mineurs isolés.
Mais cette responsabilité est devenue une charge trop lourde à porter seuls, se plaignent depuis des années les départements. En cause, notamment, l’hébergement des mineurs étrangers.